« Le toucher, c’est le dernier sens qui nous reste quand on a perdu toutes nos autres facultés, d’où l’expression "ce que tu dis m’a touché.e"… C’est le sens le plus pur (…) c’est un besoin fondamental de l’être humain », selon S. Vandenberghe, thérapeute du toucher. J’ajouterais que c’est aussi le tout premier sens que nous expérimentons en venant au monde. C’est lui qui nous informe sur nos potentiels et nos limites. Voilà probablement pourquoi le massage est un moment si intime, si réactif, si nécessaire parfois, pour se reconnecter à soi et au monde.

Nathalie Dusuel est « masseuse bien-être » ainsi qu’il est inscrit sur sa carte de visite, mais cette définition me paraît bien trop restrictive après avoir testé son massage. Nathalie est, selon l’expérience que j’ai vécue, « chamane » : elle m’a transportée dans les plaines d’Asie centrale… 

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Je vous raconte…

C’était un mercredi matin, avant des vacances qui n’en finissaient pas de se faire attendre, j’étais tendue, nouée, affaiblie par les insomnies et le stress du confinement/déconfinement ; boulot et créativité en berne ; morosité et insécurité émotionnelle au top… Je m’octroyai donc un moment de paix, rien qu’à moi : un massage !

Je ne sais pas ce qui m’a le plus touchée en voyant Nathalie arriver : son regard clair ? son calme ? sa voix apaisante ou son sourire lumineux ? Je m’interrogeais encore que la table de massage (chauffante !) était déjà prête dans mon salon, une bougie parfumée allumée, une musique douce émise et une serviette de toilette parfaitement disposée… Je ne me fis pas prier, juste vérifier les points douloureux de mon corps (partout !) et les contre-indications médicales éventuelles que j’aurais.

Ici commence le voyage immobile. Je suis sur le ventre, aussi flasque qu’une goutte d’huile, et pourtant, je me sens légère : la musique m’emporte, la pression des mains de fée de Nathalie sur mes mollets et mes cuisses allège mes douleurs, je décolle. Elle appuie, pétrit, délasse mon dos en s’aidant de ses coudes, de ses poings, de ventouses ou de ses avant-bras… Mon mental déconnecte. Comme Mary Poppins plonge dans les dessins de Burt, je rejoins l’univers d’Urga (film de Nikita Mikhalkov,1991)  : je suis un faucon qui vole au-dessus des plaines de Mongolie… Je ne fais qu’un avec la nature… Je ressens chaque herbe courbée sous le vent, chaque pierre emportée par le ruisseau… 

J’entends pourtant bien Nathalie qui m’informe des nœuds qu’elle sent sous ses doigts et qu’elle libère un à un. Je suis un petit nuage dans un ciel d’été. Cette image me vient tandis que mon corps s’allège de ses douleurs. Le temps s’arrête. La chaleur des mains de Nathalie se diffuse sur ma peau. Une enveloppe de douceur me protège de la tête aux pieds. Je retrouve mes sensations premières, enfin reconnectée à mon corps, ma peau, mes muscles... 

Ma fée ne stoppe son massage que lorsqu’elle estime sa mission achevée : combien de temps m’a-t-elle massée ? Je ne saurais dire. Elle m’affirme qu’elle a dénoué tous mes blocages, que je dois me reposer et beaucoup m’hydrater : eau, bouillon, tisane… Pourtant, c’est bien moi qui suis liquide, fluidifiée, assouplie et détendue… 

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Me revient alors qu’avant d’être masseuse, Nathalie était aide-soignante. Le soin, le mieux-être, faire le bien (et bien le faire), Nathalie a ça dans les veines.

Il n’y a donc pas de hasard, comme le dit Paul Eluard, et mon rendez-vous m’inspira beaucoup...

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Par Kristell Jullien www.kjcom.fr